Index taureaux 2017/1 : normands Profil complet : la mixité au rendez-vous avec du lait
Avenir. Les marchés que veulent occuper les éleveurs normands demandent des vaches larges, musclées mais sans renier le potentiel laitier. Il manque encore le TB.
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Appellations d’origine protégée fromagères, projets de spécialité traditionnelle garantie (STG) pour le lait et le bœuf(lire p. 18), la race normande veut une reconnaissance de ses qualités intrinsèques et des systèmes de production développés (pâturage) au travers de marchés bien identifiés. La demande des consommateurs pour plus de transparence sur la production conforte cette orientation. Choisir dès à présent des taureaux alliant lait et viande anticipe ce mouvement de fond. L’Éleveur laitier, en collaboration avec l’Organisme de sélection en race normande, élève cette année le niveau d’exigence de sa sélection. Le minimum laitier est rehaussé de 100 kg (index à 500 kg au lieu de 400 kg l’an passé), tout comme celui de l’aptitude bouchère (0,5 contre positif).
Sans surprise, les origines Atome (Oberkampf-Entoi), Arnica (Nephelion-Foix) et Banania (Orphelin-Girophare) s’illustrent dans l’émergence des profils complets. Ils assurent tous les trois le lait (entre 500 et 700 kg) et donnent plus de taille. Atome est aussi connu pour sa nette amélioration de la mamelle (1,8), Arnica pour les aplombs (1,7) et la musculature. Banania partage avec lui son aptitude bouchère (0,9). Elle se retrouve chez son petit-fils Losangeles qui est en tête de notre sélection sur ce critère (1,1). Il améliore aussi la poitrine et le bassin, ce qui est plus recherché que la taille aujourd’hui (voir tableau). Avec 181 points d’Isu, Losangeles est surtout le leader de la race normande à l’indexation 2017/1.
Il est haut de gamme en lait, TP, mamelle et santé de la mamelle.
•Evolution conseille Losangeles sur des filles de Horleans, Helado, Fleuve et Galhileo, par exemple.
Seulement trois taureaux avec du TB
Dommage qu’il ne profite pas du TB de Holen Noz. Il est à - 0,8 tandis que son père flirte avec les 2. Vigilance aussi sur la vitesse de traite (- 0,4). En revanche, même si elle est élevée, sa parenté avec la population femelle n’affecte pas son indexation. Ses Isu et Isuo(1) sont équivalents. En fait, dix des treize reproducteurs ci-contre détériorent le TB. Les trois rescapés Laudanum, Lazio (tous deux à 2,7) et Latacunga (0,4) puisent cette différenciation chez leur père ou grand-père. Contrairement à son demi-frère, Lazio tire parti de Holen Noz. Avec 526 kg en lait, il est une copie en mode mineur de Losangeles, à la vitesse de traite près : 1. Laudanum, lui, hérite du TB d’Ibernatus (Ulozon). Quant au petit 0,4 de Latacunga (famille Arnica), il tient du miracle. Son grand-père maternel Caramba (0,5 en TB) résiste aux assauts de la voie paternelle très négative (Havana Isy, Arnica, Rubafix).
Un tout petit plus à la variabilité génétique
Moins bien placé en mamelle et aplombs, Latacunga affiche 19 points d’Isu de moins que Laudanum… mais se rattrape sur la parenté des allèles. Avec 147 points d’Isuo, il reste stable, ce qui le met au même niveau que son congénère qui, lui recule sous ce critère.
•Evolution conseille Laudanum sur des filles d’Atome, Element, Créole ou encore Havana Isy.
Face à l’avancée de la consanguinité que constate l’Institut de l’élevage, plus que jamais, il faut se soucier de la parenté des taureaux choisis avec la population femelle. Or, les treize taureaux qui se détachent de notre la sélection ont tous une parenté élevée. Humuss Isy et Lorient se désolidarisent malgré tout grâce à l’Isuo. Ils sont les seuls à progresser (9 et 5 points).
Claire Hue
(1) L’Isuo calcule l’originalité génétique du taureau au niveau des allèles.
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